Oubliés depuis vingt ans, dix tableaux, réalisés au début du XVIIè siècle pour les uns et en 1724 pour six d'entre-eux, attribués à Gertrude Richard et représentant des saints de l'Ordre des franciscains, ont été redécouverts à la faveur d'un déménagement. Ils proviennent de la chapelle Mauban à Farvagny et le Conseil de paroisse, heureux de cette surprise, doit encore trouver les fonds et les cimaises idéales pour ce patrimoine pictural.

Le Conseil de paroisse de Farvagny-le-Grand se trouve soudain propriétaire de dix toiles des XVIIè et XVIIIè siècles. "Une bonne surprise!" s'exclamait, en août dernier, le président de paroisse Jürg Kessler, "mais il faudra trouver une solution pour les mettre en valeur". Les précautions à prendre ne peuvent en effet s'improviser. La petite chapelle de Mauban, dans laquelle les oeuvres furent découvertes, peut difficilement les abriter en son état actuel. L'humidité, l'espace à disposition voire la surveillance méritent d'être pris en considération.

Les œuvres ont été découvertes, il y a près de vingt ans, derrière l'autel de la chapelle de Mauban, par Etienne Chaton, conservateur des monuments historiques et le curé de la paroisse. Ces toiles, en très mauvais étan, ont été déposées à l'atelier Dupraz afin de sauver ce qu'il restait. Hormis les œuvres de Gertrude Richard, peintes en 1723 et 1724, deux grands tableaux représentent une déposition de croix et une crucifixion qui ont été réalisées au milieu du XVIIè siècle, alors que deux petites toiles représentant les évangélistes saint Marc et saint Luc datent du début du XVIIè siècle.

Ces oeuvres, qu'on songeait dans un premier temps garder au musée, sont en fait parfaitement restaurables et ont déjà été réentoilées et consolidées par l'atelier Renaissance de Fribourg. Des travaux d'urgence, estimés à 10'000 francs. Une restauration complète coûterait près de 30'000 francs sans les cadres et leur dorure représentant une dépense de 7'000 francs supplémentaires. Des subsides et dons peuvent être obtenus par les paroisses engageant de telles dépenses. Bonne nouvelle : La Loterie romande vient de promettre une contribution de 10'000 francs.

Si Farvagny est subitement sollicitée, c'est que le trésor de la chapelle de Mauban était à l'abri des regards depuis de vingt ans. C'est en préparant le déménagement de l’atelier Renaissance, au début de l'été 1988, que les restauratrices ont retrouvé les dix toiles entreposées par leur prédécesseur Jean-Baptiste Dupraz. Une bonne surprise certes, mais Jürg Kessler et son Conseil, qui souhaitent garder ces œuvres dans la paroisse, se demandent encore où et comment le faire. Dans la chapelle de Mauban, des aménagements s'avèrent nécessaires. D'ailleurs, on ne peut affirmer qu'elles y furent accrochées. Peut-être y ont-elles été stockées au moment de la démolition de l'ancienne église.Le Conseil paroissial, qui entreprend de gros travaux de restauration à l'église du village, cherche cependant une solution pour les dix tableaux de la chapelle de Mauban.

Monique Durussel